
La police a établi des liens probables entre 18 meurtres commis entre 1980 et 2002, principalement contre des homosexuels. Les victimes ont été tuées de violents coups à la tête, suivis d'une multitude de coups de couteau, leur visage étant ensuite recouvert sous un drap ou un oreiller ou avec un gant dans la bouche mais leur corps partiellement déshabillé.
L'exploitation du logiciel Salvac, Système d'analyse des liens de la violence associée au crime, dont la police est dotée depuis 2003, a permis d'établir ces rapprochements, mais également de découvrir le nom de Nicolas Panard dans l'entourage de plusieurs des victimes, qui a été arrêté, puis libéré faute de preuves tangibles.(voir fin article)
Vous pouvez soit laisser vos commentaires sur cet article. Tous vos commentaires seront étudiés avec soin.
Vous pouvez aussi prendre contact avec
- le juge d’instruction chargé de plusieurs de ces affaires ( juge = Ariane Combarel)
- les avocats parties civiles
- Maître Valérie Chassard
- Maître Thierry Moser
- Maître Nathalie Muntzinger
- l’association aide aux victimes
Les victimes recensées à ce jour ( en bleu les affaires résolues)
19.02.1980 Claude Madru
Propriétaire d'un garage à Mulhouse, célibataire, Claude Madru n'a jamais caché son homosexualité.
Il a été tué dans son appartement de la rue de l'Yser à Mulhouse, durant la nuit du 18 au 19 février 1980. Sa tête ensanglantée était recouverte d'un drap blanc. Il a été tué de Onze coups de couteau et frappé à la tête avec un crucifix en fer. L'argent dans sa veste n'a pas été volé.
17.10.1983 Didier DECKER
Agé de 43 ans, trouvé mort chez lui, 98 rue d'Illzach à Mulhouse (il habitait pas loin du domicile de Claude MADRU). Son visage est couvert d'une chemise ensanglantée.
Cet employé municipal gisait dans son studio, nu, le visage entouré d’une chemise ensanglantée. Il avait été tué à coups de fer à repasser et étranglé avec le fil de cet appareil.
Visage recouvert comme Claude Madru 3 ans plus tôt.
On voit sur le plan que les deux rues sont vraiment à côté.
Il y a vraiment de fortes probabilités pour que le tueur soit le même pour les deux victimes.
38 ans, originaire d’Épinal, qui résidait dans un foyer rue de la Mertzau à Mulhouse, a été trouvé mort par deux ferrailleurs, le 28 janvier 1987, à quelques centaines de mètres, dans l’enceinte de l’ancienne usine de produits chimiques de la Mertzau, là où se trouve maintenant le Parc des Expositions. Il travaillait comme aide boucher à Kingersheim. Il avait été frappé au visage et à l’arrière du crâne.
Boulanger Patissier de Lure (Haute Saône) âgé de 54 ans. Tué de 31 coups de couteau. Son meurtre est détaillé dans le magazine détective Aout 1988 n°309 (indisponible pour le moment)
Invalide algérien de 57 ans résidant également dans un foyer mulhousien, a été découvert mort le soir du 18 avril 1990, au Cokrouri à Mulhouse, près de la voie ferrée. Postier de métier. Il a été frappé de huit coups de couteau, dont un dans le cœur.
Christophe Michel, 20 ans, serveur dans une brasserie colmarienne, est retrouvé par sa mère, mort à son domicile de la rue des Dahlias à Colmar. Il a été tué d’un coup à la tête et de 27 coups de couteau, dont quinze à la gorge.
Comme Didier Sol, Christophe Michel gît torse nu sur son lit. Comme à Sochaux, le tueur a épongé le sang avant de quitter le logement colmarien.
Ici non plus, il n’y a pas de mobile.
Les deux dossiers présentent trop de concordances dans le mode opératoire pour écarter l’hypothèse d’un même tueur. Me Nathalie Muntzinger représente la famille Michel
Didier Sol, 25 ans, handicapé léger tué à Sochaux, a été retrouvé dans sa chambre du foyer Amat de Sochaux. Jeune homme vulnérable avec un leger handicap mental, il occupait un emploi protégé comme jardinier aux services espaces verts à l’hôpital de Montbéliard.
Le jeune homme a été tué d’un coup à la tête qui a provoqué un enfoncement de la boîte crânienne et de 53 coups de couteau, dont 37 concentrés au niveau de la gorge. Le torse de la victime est dénudé et le meurtrier a pris le temps d’éponger le sang répandu sur le sol. Aucun mobile apparent n’est mis en évidence.
Un essuie tout aurait été retrouvé sur la scène de crime, de couleur bleue.
Dans le meurtre de Didier Sol, tué de 50 coups de couteau au foyer Amat de Sochaux, en mai 1991, les enquêteurs avaient constaté la présence de traces de sang dans un domicile voisin, cible d’un cambriolage. Du sang qui n’a jamais été collecté ni analysé puisque, à l’époque, ce type d’expertise… n’existait pas.
Me Valérie Chassard, du barreau de Montbéliard, s’est constituée partie civile dans la série de crimes instruite à Montbéliard. Elle représente les intérêts de la famille Sol.
Question : Est-il vrai que toutes les pièces à conviction placées sous scellés à la suite du crime Sol ont été détruites ?
Réponse : C’est ce que j’ai entendu dire. Les pièces à conviction n’existeraient plus sans qu’on sache si elles ont été égarées ou détruites compte tenu du temps passé.
68 ans, tailleur retraité, gisait mort dans une mare de sang dans le hall de sa maison, rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny à Brunstatt, quand l’étudiant qui louait chez lui une chambre l’a découvert en rentrant, le 9 février 1992.
Il a notamment succombé à de multiples coups de chandelier portés à la tête.
Prostituée tuée à Mulhouse, s’est fait fracasser le crâne, semble-t-il à coups de marteau, le 30 janvier 1993 dans le studio qu’elle louait, rue de l’Est à Mulhouse. Slim Fezzani, condamné à 20 ans de réclusion pour le meurtre d’Henri Figenwald et qui était l’ami de Nicolas Panard, habitait au-dessus du studio . Là encore l'assassin a pris le temps d'éponger le sang de la victime.
Il est très probable qu'elle ait été tuée par l'ancien amant de Nicolas Panard, longtemps suspect numéro 1 dans ces affaires avant de bénéficier d'un non lieu qui l'innocente de manière définitive en 2014.
Il n'y a bien sûr pas de preuve formelle, mais on peut présupposer un lien avec le condamné Slim Fezzani. Il habitait juste au dessus de son appartement. Dans cet immeuble, plusieurs transformistes également. Tous effectuant des prestations de prostitution. La concurrence féminine n'était peut être pas bienvenue.
Me Thierry Moser, l’avocat mulhousien représente les intérêts de la famille de Joëlle Schneider et de Michel Michaudet, tué à son domicile mulhousien en janvier 2000.
66 ans, retraité, occasionnellement représentant en champagne, a été retrouvé nu dans sa cuisine, un bâillon dans la bouche, dans son appartement rue Schlumberger à Mulhouse. Il avait succombé à d’importantes blessures au visage. L’assassin avait aussi ouvert tout grand le gaz de la cuisinière.
Le sang de la victime est là aussi épongé.
L’enquête
L’enquêteur chargé de faire avancer le dossier utilise alors le fichier SALVAC (Système d’analyse des liens de la violence associée aux crimes). Il met en évidence des concordances entre le dossier Didier Sol et dix-sept autres meurtres, commis entre 1980 et 2002 en Alsace, en Franche-Comté et en Région Parisienne.
Certains de ces dossiers ont abouti à des non-lieux et d’autres sont sans doute prescrits.
Dix-sept des dix-huit victimes sont des hommes, pour la plupart homosexuels.
Les victimes découvertes étaient toutes partiellement dévêtues. Elles ont succombé à des coups violents portés à la tête, parfois associés à des coups de couteau.
LE PLUS
Les familles de victimes ont crée une association qui s’appelle association vies.
Nicolas Panard longtemps suspecté a été remis en liberté et a bénéficié d’un non lieu en 2014. Il est définitivement blanchi.
Regarder l’émission Karl Zéro « le mystère des crimes homosexuels de l’Est » sur you tube.