8 août 2007
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Nom SID AHMED REZALA
Surnom : Le tueur des trains
Né le : 14.05.1979 dans une banlieue d’Alger « El Biar »
Mort le : 28.06.2000 (suicide en prison) a 21 ANS
Tueur en série Français
PREAMBULE
La vie familiale de Sid Ahmed REZALA
Père | Ancien policier |
Adolescence | Sans problème jusqu’en 1988 (soit jusque 9 ans) |
1988 | Il déclare que cette année là , il aurait été violé par des jeunes de son quartier. |
1993 | Nouveau choc è Son père décide de quitter Alger pour la France. Il a alors 15 ans. Il s’installe avec sa famille à Marseille durant l’été 1994. |
Scolarité « française » | Nulle. Il sèche très souvent les cours. Il erre tous les jours dans la Gare Saint Charles de Marseille et devient très vite entouré de gens « zonards ». Il découvre le cannabis et se met à voler. |
30/05/1998 | Naissance de sa fille. , il change de comportement, fait des projets et se distingue par sa bonne conduite. |
06/1999 | Sa concubine le quitte. |
29/06/1999 | Il démarre un stage pour obtenir un brevet de serveur en hôtellerie au centre de formation professionnelle pour adultes d’Amiens. Il voit souvent son ex-compagne et son enfant (Nadia et Sara Yasmina Abdelmalek), installés à Amiens |
L’homme
Les victimes
21/03/1993 | Il viole un jeune garçon de 13 ans dans la Gare Saint Charles. L’enfant porte plainte et Rezala est arrêté. Il est alors condamné par la cour d’assises des mineurs de Marseille à 4 ans de détention dont 18 mois ferme. Une première analyse psychologique est effectuée à ce moment là, qui révèle le caractère dangereux de REZALA. Mais cette recommandation ne sera pas prise au sérieux. |
Février 1998 | Il se retrouve mêlé à une bagarre avec des vigiles de la SNCF. Il sort son couteau et blesse un agent de la sécurité à la carotide. Retour à la maison d’arrêt de Luynes. |
13/10/1999 ![]() | Peu avant minuit, il attend le train pour Paris et fait la connaissance d’une jolie Anglaise Isabel Peacke. (20 ans) elle semble si heureuse, Rezala lui propose de fumer un joint. Il lui indique qu’il faut s’installer dans un endroit isolé pour ne pas se faire repérer. Alors qu’ils discutent, il dit avoir eu un « flash ». Il lui a sans doute imposé des rapports sexuels puisque des traces de sperme sont retrouvés sur le siège où la jeune femme est partiellement dénudée. Rezala baisse la fenêtre du wagon et la balance dans le fossé alors que le train roule à 125 km/h. Les gendarmes sont alertés le lendemain par la SNCF, aussitôt est lancé un appel à témoins. Plusieurs voyageurs se souviennent de lui, un portrait robot est alors dressé et diffusé par la presse le 07 décembre 1999. |
29/10/1999 | Il accompagne Emilie Basin (20 ans) une jeune étudiante qui aime visiblement beaucoup s’amuser et faire la fête ce qui a tendance à le dégoûter à le fasciner en même temps. Il étranglera Emile au cours de cette soirée mais ne la violera pas. En pleine nuit, il descend le cadavre dans la cave et le dissimule sous un tas de charbon. Les policiers locaux croient à une fugue et ne s’intéressent réellement à son cas qu’un mois et demi plus tard après le 3ème meurtre et après les témoignages des amis d’Emilie. |
15 Décembre 1999 | A la gare de Longueau, près d’Amiens, il monte dans le train Calais-Vintimille. Dans un compartiment voisin du sien, Corinne Caillaux (36 ans) et son fils (5 ans) dorment. A 23h10, après l’arrêt à Creil, un contrôleur verbalise Rezala qui n’a pas de billet. 02h00 du matin : Corinne sort de son compartiment pour se rendre aux toilettes. Elle tombe nez à nez avec le tueur des trains, elle n’a pas le temps de refermer la porte des toilettes que le jeune homme sort son couteau et lui en inflige quatorze coups ( visage, corps, abdomen, dos). La lame transperce la carotide, le sang gicle, Corinne s’effondre. Quelques minutes plus tard, le train s’arrête pour escale technique, toutes les portes sont fermées pourtant il s’enfuit et ne s’aperçoit pas qu’il a perdu sa casquette.02h15 du matin : Deux contrôleurs découvrent Corinne, elle respire encore, ils déclenchent le signal d’alarme. La victime meurt durant son transport en SAMU. |
17/12/1999 | Découverte du corps d’Emilie BASIN, (20 ans), dans une cave au 51 rue Jules-le-fevre à Amiens. Il s’agit de l’adresse de l’ancienne compagne de Rezala. Emilie BASIN a été lacérée ce coups de couteau. |
Les condamnations précédentes
1995-1996 | Il est en détention pour viol sur mineur. Sa détention se passe mal, il a souvent des crises de violences sans causes et multiplie des crises d’épilepsie nocturnes. |
Début 1996 :. | Première tentative de suicide en se tailladant les bras |
Printemps 1996 | : Il est libéré et semble prêt à se racheter une conduite. |
27 février 1997 | : Il est arrêté par la police alors qu’il vient d’agresser un passant pour le voler. Jugé en comparution immédiate, la justice est clémente, elle oublie de révoquer son sursis et le condamne à 100 jours de travail d’intérêt général. |
L’enquête et la condamnation définitive
Le 16 décembre 1999 après la découverte du corps de Corinne C. Les policiers du service d’investigation et de recherche du commissariat de Dijon interrogent les passagers jusqu’à 07h00 du matin. Ils s’intéressent à une casquette ensanglantée abandonnée près de la victime ainsi qu’à des mégots retrouvés près des toilettes. Le contrôleur sort le registre et donne le nom et l’adresse de l’agresseur. Dans la matinée, une fiche de recherche nationale est diffusée. Le même jour, les gendarmes de Châteauroux ont pris connaissance du signalement diffusé par la police dijonnaise. Il correspond exactement à celui du meurtrier d’Isabelle P. Ils s’aperçoivent qu’il a reçu une amende dans le train Limoges-Paris, la veille de la mort de l’Anglaise. Ils sont persuadés de tenir le coupable et délivre un mandat d’arrêt.
Le juge Désaunettes envoie un mandat de perquisition aux policiers marseillais pour le domicile parental. Le père est placé en garde à vue. Il explique que son fils est rentré le 14 ou le 15 vers 18h30. Les policiers en planque depuis le 15 l’ont raté. Ce ratage prend l’allure d’un scandale national. Le Ministre de l’Intérieur M. Chevènement déploie les grands moyens et délivre un mandat d’arrêt international.
19 Décembre 1999 : Rezala est arrêté pour vol à Barcelone. La fiche de recherche Interpol n’est pas parvenue jusqu’en Espagne où il est enfermé au commissariat durant six jours.
25 Décembre 1999 : La police le relâche après avoir confisqué son arme et lui avoir remis une convocation pour un procès ultérieur.
Début Janvier 2000 : Il appelle son ex concubine alors qu’il sait qu’elle est sûrement sur écoute. Les enquêteurs du service régional de police judiciaire de Lille saisis de l’enquête après la mort d’Emilie ont placé sur écoutes : son ex-concubine, les parents et l’entourage proche. Ils récupèrent le numéro de téléphone de la cabine du Portugal où Sid Ahmed Rezala passe ses coups de fil.
08 Janvier 2000 : Les policiers sont en planque, Rezala ne peut plus s’échapper.
10 Janvier 2000 : Le juge d’Amiens délivre aux autorités Portugaises une « demande d’arrestation provisoire en vue d’extradition ».
11 Janvier 2000 à 13h30 : Arrestation du fugitif. Sur les conseils de ses avocats, il ne répond à aucune question afin de retarder l’extradition.
Mercredi 28 Juin 2000 vers 23h00 : en plein Euro 2000 et alors que la prison-hôpital de Caxias où Rezala est incarcéré est en fête (le Portugal joue son match de demi-finales contre la France ce soir-là), il se suicide en mettant le feu à sa cellule (feu de matelas) sans avoir été jugé et condamné : l'affaire Rezala est ainsi close.
Le plus
Au sujet d’isabel PEACKE è Sur ce meurtre qu'il avoue plus tard de sa prison portugaise, il dit à Aziz Zemmouri (journaliste au Figaro Magazine ) « 30 secondes avant, je ne savais pas que j’allais la tuer… c’est comme un flash, tu la vois morte, c’est comme un ordre qu’on te donne en image, après tu l’exécutes… »
Au sujet du meurtre de Corinne CAILLAUD è Sur ce meurtre qu'il avoue également plus tard de sa prison, il dit : « …de la pure folie… je ne sais pas se qu'il m’a pris… je n’ai pas vu qu'elle avait un gamin, parce que je n’aurais rien fait c’est sûr…, …dans le train j’étais défoncé. Á l’époque, je buvais deux litres de Jack Daniel's par jour, mélangé à du « Shit », et je prenais aussi des cachets… »
Le 10 novembre 2004, le mari (veuf) de Corinne Caillaux obtient la condamnation de la SNCF pour « manquement à ses obligations de sécurité » : l'entreprise publique devra lui verser quelques 223.000€ d'indemnisation à titre de dédommagements
ASSEMBLÉE NATIONALE - 2e SÉANCE DU 9 MAI 2000 - COMPTE RENDU INTÉGRAL
PRÉSIDENCE DE M. RAYMOND FORNI
M. le président.
La séance est ouverte.
La séance est ouverte à quinze heures.
1
QUESTIONS AU GOUVERNEMENT
M. le président.
L'ordre du jour appelle les questions au Gouvernement.
Nous commençons par les questions du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.
EXTRADITION DE SID AHMED REZALA
M. le président.
La parole est à M. Rudy Salles.
M. Rudy Salles.
Monsieur le président, ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Depuis plusieurs mois, la France suit avec horreur et consternation l'affaire Sid Ahmed Rezala. Les Français ont tout d'abord été choqués par la barbarie des crimes dont est fortement suspecté cet homme de vingt ans.
Deux jeunes étudiantes, Isabelle Peake et Emilie Bazin, une mère de famille, Corinne Caillaux, ont été, en effet, sauvagement tuées.
Dois-je rappeler le parcours de ce fugitif ? Plus d'un mois de cavale, une arrestation le 13 novembre 1999 à Pontarlier, suivie d'une remise en liberté alors qu'il était porteur de cannabis, d'un couteau et d'une bombe lacrymogène. Le franchissement de la frontière espagnole, ensuite, et une possible arrestation suivie d'une brève incarcération à Madrid. Puis l'entrée au Portugal suivie, in extremis , d'une arrestation alors que Rezala allait encore fuir vers les Canaries et le Maghreb. Autant d'événements qui ont révélé de surprenants dysfonctionnements dans la coordination de nos forces de police, mais également dans la coopération policière et judiciaire européenne.
Dès son arrestation au Portugal, les autorités judiciaires françaises ont déposé une demande d'extradition. Le 11 janvier dernier, le garde des sceaux, se félicitant de cette arrestation, annonçait une extradition probable dans les quarante-huit heures. Quelques jours après, ce délai était porté à vingt jours, voire un mois. Alors que cette demande justifiée paraissait n'être qu'une formalité, on vient d'apprendre que les autorités judiciaires portugaises pourraient décider de libérer Rezala, voire de lui donner le choix de son pays d'extradition. Le motif est qu'en pareille situation le droit portugais peut refuser l'extradition d'un individu qui pourrait être condamné dans le pays émetteur de la demande d'une peine de trente ans de prison. Et cette décision devrait être prise par les autorités judiciaires du Portugal dans un délai très proche.
Monsieur le Premier ministre, l'opinion publique française est sous le choc. Et que dire des sentiments ressentis par les familles des victimes en pareille circonstance ? C'est pourquoi je souhaite vous poser deux questions.
Tout d'abord, quelles initiatives avez-vous prises à l'égard des autorités portugaises pour empêcher que l'inacceptable ne soit commis ? Par ailleurs, en ce 9 mai 2000, jour du cinquantième anniversaire de la déclaration Schuman, acte fondateur de l'Europe, cette affaire montre qu'il y a, non pas trop d'Europe, mais pas assez d'Europe, au contraire.
L'UDF prêche en faveur d'une Europe politique, avec des compétences plus étendues. Cette sinistre affaire nous apporte la démonstration qu'une justice européenne est indispensable si l'on veut éviter que des affaires Rezala ne se reproduisent.
Mme Martine David.
La question !
M. Rudy Salles.
Si l'on commet un crime ou un délit dans un des Etats des Quinze, l'extradition d'un pays à l'autre doit devenir automatique, pour que le criminel ou le délinquant puisse répondre de ses actes devant la justice du pays où l'acte répréhensible a été commis.
M. le président.
Monsieur Salles, pouvez-vous conclure, s'il vous plaît ?
M. Rudy Salles.
C'est pourquoi, dans le cadre de la présidence française de l'Union, qui commence le 1er juillet, puis dans celui du sommet européen de Nice qui se déroulera en septembre, nous demandons que soit inscrite la création d'un espace judiciaire européen à l'ordre du jour de nos travaux. Avez-vous l'intention de le proposer à nos partenaires européens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la démocratie françaiseAlliance, du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. le président.
La parole est à Mme la garde des sceaux.
Mme Elisabeth Guigou, garde des sceaux, ministre de la justice.
Monsieur le député, je crois que l'Assemblée nationale tout entière partage le sentiment que vous venez d'exprimer devant l'horreur des crimes commis contre Isabel Peake, Emilie Bazin et Corinne Caillaux.
S'agissant de la demande d'extradition de Sid Ahmed Rezala, je voudrais rappeler les deux principes qui s'imposent à nous, en la matière. Le premier est la suprématie du droit international. Les actes des autorités françaises requérantes comme d'ailleurs ceux des autorités portugaises requises sont régis par la convention européenne d'extradition de 1957. C'est ce cadre juridique qui s'impose à toutes les autorités politiques, administratives ou judiciaires. Le second est l'indépendance des autorités judiciaires. Ce sont elles qui donnent leur avis en matière d'extradition, et on doit respecter leur indépendance tout au long de la procédure.
Dans le cas d'espèce, la France a demandé au Portugal, le 14 janvier 2000, la remise de Sid Ahmed Rezala sur la base de trois mandats d'arrêt décernés par les juges d'instruction d'Amiens, de Châteauroux et de Dijon, pour les trois homicides volontaires dont est soupçonné Sid Ahmed Rezala. La France a indiqué au Portugal que la qualification pénale d'homicide volontaire, choisie par les juges d'instruction - eux seuls peuvent déterminer une qualification pénale - est applicable aux faits en raison desquels Sid Ahmed Rezala est mis en cause, et que l'homicide volontaire et puni en France d'une peine maximum de trente ans. Ce point est essentiel puisque la Constitution portugaise n'autorise pas de peine supérieure à trente ans.
Les juges d'instruction ont donc fait leurs réquisitions sur cette base et nous avons confirmé que c'était bien entendu dans cette optique respectueuse de la convention européenne d'extradition que nous agirions.
Le 9 mars 2000, le tribunal compétent au premier degré de Lisbonne a donné un avis favorable à l'extradition de Sid Ahmed Rezala. Il a relevé, dans sa décision, que la France avait fourni toutes les assurances que la peine encourue par Sid Ahmed Rezala ne serait pas supérieure à la peine maximale autorisée par la Constitution portugaise, c'est-à-dire trente ans, du fait des qualifications d'homicide volontaire retenues. La défense de Sid Ahmed Rezala a fait appel et le tribunal suprême de justice au Portugal délibère en ce moment même.
Dans ces conditions, vous comprendez qu'il ne soit ni opportun, ni utile d'intervenir ou d'interférer davantage.
Cette cour suprême connaît, bien entendu, les assurances qui ont été données par les autorités françaises.
S'agissant de la diffusion des mandats d'arrêt, le processus est habituel. Les mandats d'arrêt ont été diffusés dès le lendemain de la saisine des juges d'instruction « au cas où » Sid Ahmed Rezala s'échapperait ou serait libéré.
Des vérifications sont faites périodiquement. Cela a donné lieu à des supputations de libération de M. Rezala, qui sont, comme chacun le voit, totalement infondées.
Cela étant, je remarque, comme vous, que cet exemple montre qu'il faut absolument approfondir l'Europe de la coopération judiciaire, les délinquants et les criminels essayant, bien entendu, de profiter des frontières pour déjouer l'action répressive des Etats. Toute l'action que nous avons engagée et que nous continuerons de mener - le Premier ministre s'exprimera plus longuement sur ce point tout à l'heure - vise précisément à faire en sorte que les pays de l'Union européenne sachent dépasser les obstacles dus aux frontières nationales pour construire un espace judiciaire européen qui évite les inconvénients que vous avez soulignés. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste du groupe communiste, du groupe Radical, Citoyen et Vert et sur quelques bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance.)