23 octobre 2007
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Autopsie Médico-Légale
Définition

L'autopsie médico-légale est effectuée par un médecin-légiste. Elle permet d'identifier un cadavre ou de rechercher la cause d'une mort suspecte, son origine accidentelle ou criminelle. Ce type d'autopsie permet la détermination des circonstances et des causes de la mort (indice de mort violente ou provoquée telle qu'une noyade, une strangulation, un étouffement, etc..). Elle recherche également des traces de viol, d'alcoolisation, d'intoxications diverses. L'autopsie médico-légale est une autopsie exigée par une autorité judiciaire, le plus souvent un magistrat du parquet ou un juge d'instruction. Quelquefois, il s'agit d'une juridiction de jugement. L'autopsie médico-légale se fait selon l'appréciation du médecin légiste mais sous le contrôle d'un magistrat ou de la juridiction qui l'a ordonnée. Il est quelquefois demandé aux praticiens chargés de l'autopsie d'effectuer des recherches particulières jugées utiles ou encore de ne pas en faire d'autres. Ce type d'autopsie doit être complet, ne laisser de côté aucune partie du corps susceptible d'être examinée. D'autre part, elle permet également d'effectuer des prélèvements qui seront analysés (histologie, biologie, toxicologie).
Arrivée du cadavre
Le cadavre arrive à l’Institut médico-légal dans une housse. Le corps est radiographié dans la housse, ceci afin d’éviter qu’une manipulation (pour le transporter sur la table, par exemple) risque d’endommager ou d’égarer un indice. Le corps est alors sorti de la housse. Toutes ses caractéristiques physiques sont relevées : poids, taille, sexe, appartenance ethnique, âge approximatif, couleur des yeux, couleur et nature des cheveux, vêtements, présence d’éventuelles marques (tatouage, cicatrice, marque de naissance, etc.), relevé d’empreintes digitales, écouvillons des différentes cavités naturelles (notamment afin de vérifier l’éventualité d’un viol), etc. Une fois les vêtements retirés, les blessures sont analysées.

Déroulement d’une autopsie

L'autopsie médico-légale commence par l'examen externe du corps à la recherche de lésions. Les orifices naturels sont également examinés. Les incisions de la peau, appelées «crevées», sont effectuées à travers le derme (couche profonde de la peau). Elles permettent la recherche d'ecchymoses (collections de sang) profondes. Les différentes cavités du cadavre (le thorax, l'abdomen et le bassin) sont ouvertes et inspectées. Les viscères sont prélevés et examinés macroscopiquement (à faible grossissement). D'autres organes du cadavre sont également observés, c'est le cas en particulier du pharynx et du larynx. Puis l'encéphale (contenu de la boîte crânienne) est prélevé après trépanation (ouverture de la boîte crânienne, plus précisément de la calotte crânienne). Différents prélèvements (sang, urines, contenu de l'estomac, bile, intestin, phanères, muscles, peau, os, etc…) sont quelquefois effectués. Une autopsie « normale » dure une à deux heures. En revanche, lorsque le légiste tente de confirmer un doute quant à l’origine criminelle d’un décès, elle peut être beaucoup plus longue (cinq à six heures).
À la suite de ces différents examens, le cadavre est reconstitué (restauration tégumentaire). Le corps reste à la disposition de l'autorité judiciaire. Après décision par la famille de la date des opérations funéraires, l'autorité judiciaire remet le corps à la famille.
Histoire de l’Autopsie en France
(tirée des archives de l’Anthropologie Criminelle et des sciences pénales).
1886è Henri COUTAGNE (médecin légiste) Visiblement exercait sur Lyon. Et fort proche de LACCASSAGNE ;(P25-59)
A cette époque, il n’était pas rare que les autopsies se pratiquent en d’autres endroits que des hôpitaux. Toutes les grandes villes de France avaient leur propre hôpital et les autopsies se réalisaient dans des conditions honorables mais qu’en était-il des villages plus reculés ?
Témoignage d’Henri COUTAGNE (P25-59- Année 1886)è « Les autopsies pouvaient se réaliser à l’extérieur, sous des hangars sur des planches étayées par des tonneaux ou des chevalets. L’eau pouvait se trouver facilement, des linges beaucoup plus difficilement, l’autopsie se déroulait exposée à tous les changements de température, sans une aide quelconque, le médecin légiste trop heureux de trouver parfois un gendarme qui veuille bien servir de greffier.
Lorsque le froid était trop intense, ou la pluie trop drue, le corps était parfois transporté en mairie, dans une école communale , ou dans une gendarmerie où l’autopsie se pratiquait dans des salles ou rien n’était évidemment prévu à cet effet.
Parfois même, l’autopsie se déroulait sur la table des délibérations du conseil municipal.
Dans les cas d’exhumation, l’autopsie pouvait se dérouler à même le cimetière, et j’ai, une fois dû pratiquer une autopsie sur la tombe elle-même sans pouvoir sortir le cadavre de sa bière, soumis à la curiosité des habitants qui cherchaient à visualiser par tous moyens avec leurs lorgnettes, ce que faisais. »
Vœux d’amélioration de la situation du Légisteè
Nous, mes confrères et moi même, demandons, comme c’est déjà le cas en Allemagne et en Autriche d’avoir une maison mortuaire dédiée à ce genre d’examen qui serait le plus naturellement annexée au cimetière. Il faut qu’une loi soit votée en ce sens et que toute commune soit obligée d’appliquer cette décision.
Cette maison mortuaire aurait une salle dédiée à l’autopsie et serait munie d’une table spéciale, de conduites d’eau et de tablettes de zinc adossées aux fenêtres sur lesquelles les examens des organes et même quelques recherches microscopiques urgentes pourraient être faites.
Par ailleurs, la justice devrait être tenue comme c’est déjà le cas en Allemagne et en Autriche de mettre à disposition du légiste, un secrétaire pour la prise de note pendant l’autopsie.
De même, il faudrait que la justice détermine le déroulement de l’autopsie et ce à quoi, cette dernière est tenue de répondre afin qu’il soit assuré que l’autopsie a été réalisée dans le bon respect des règles déontologiques (par exemple en remplissant un formulaire bien précis).
Enfin il faut que le légiste ordonne conservation des preuves et des organes majeurs afin qu’un contre expert puisse vérifier les dires du légistes, si la justice l’ordonnait.(par des photographie, moulage, conservation dans l’alcool)
Le dépôt des preuves devant se faire dans les facultés ou hôpitaux se trouvant près des Cours d’Appels.