
Nom Nicolas Moussa PANARD
Né le : 68 ans
Mort le :
"Tueur en série pressenti" Français (Alsace)
Info de dernière minute è 06 Mai 2008
Nicolas Panard, 69 ans, mis en examen pour cinq meurtres depuis le mois de novembre 2007, a été auditionné par la juge d'instruction chargée du dossier, Arianne Combarel, au palais de justice de Montbéliard (Doubs). Ses avocats en ont profité pour demander la levée de son contrôle judiciaire.
"On espère une réponse favorable d'ici la fin de la semaine ou en début de semaine prochaine", indique Me Eric Muller, l'un des avocats de Nicolas Panard. Cet ancien artiste de cabaret a été mis en examen pour cinq meurtres commis entre 1983 et 2000, dans le Haut-Rhin et dans le Doubs. Mais, fait rarissime, il a dans la foulée été remis en liberté contre l'avis du parquet. Son placement sous contrôle judiciaire a été confirmé ensuite par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon
Ses avocats ne cessent de pointer l'insuffisance des charges pesant à son encontre. Et selon Me Muller, aucun élément nouveau n'est apparu au cours des derniers mois. Des commissions rogatoires sont cependant en cours.
Aujourd'hui lors de son audition, la première depuis sa mise en examen, Nicolas Panard "a plutôt bien répondu aux questions" de la juge d'instruction, dixit Me Muller. Des questions qui auraient essentiellement porté sur l'affaire Michaudet, du nom d'un retraité tué à son domicile de Mulhouse en 2000.
Artiste transformiste, il aimait se muer en Dalida, paraître sur scène en Mireille Mathieu et devenir le temps d’un spectacle Marilyn Monroe. Mais derrière le strass et les paillettes des boîtes de nuit de Mulhouse où il se produisait, Nicolas PANARD. s’est-il glissé dans la peau d’un personnage beaucoup plus sombre ? Celui d’un tueur en série qui depuis 27 ans s’en serait pris principalement à des homosexuels. Un coup violent derrière la nuque et un acharnement à l’arme blanche : telle est la manière dont les victimes ont été tuées chez elles. Après la plume et le boa sur scène, le couteau dans les coulisses ?
Les victimes potentielles attribuées à Nicolas PANARD
1983 | Daniel Decker, tué à Mulhouse |
Mai 1991 | Didier Sol, un handicapé léger de 23 ans tué à Sochaux. A été retrouvé dans sa chambre d’un foyer de Sochaux, crâne défoncé et gorge déchirée de coups de couteau |
1993 | Joëlle Schneider, une prostituée tuée à Mulhouse |
1991 | Christophe Michel, un serveur de 21 ans tué à Colmar |
1995 | Henri Figenwald, l'agent d'assurance tué à Riedisheim |
2000 | Michel Michaudet, tué à Mulhouse |
L’enquête
La brigade criminelle, assistée dans cette affaire par la PJ et l’Office central de répression des violences aux personnes, l’a interpellé dans son appartement de Mulhouse (Haut-Rhin), qui a été perquisitionné.
C’est la relance, en 2005, des investigations sur le meurtre non élucidé de Didier Sol qui a amené les enquêteurs sur la piste de Nicolas PANARD.
L’enquêteur chargé de faire avancer le dossier utilise alors le fichier SALVAC (Système d’analyse des liens de la violence associée aux crimes). Il met en évidence des concordances entre le dossier Didier Sol et dix-sept autres meurtres, commis entre 1980 et 2002 en Alsace, en Franche-Comté et en Région Parisienne.
Certains de ces dossiers ont abouti à des non-lieux et d’autres sont sans doute prescrits.
Dix-sept des dix-huit victimes sont des hommes, pour la plupart homosexuels.
Les victimes découvertes étaient toutes partiellement dévêtues. Elles ont succombé à des coups violents portés à la tête, parfois associés à des coups de couteau.
Le nom de Nicolas PANARD. revient fréquemment dans l’environnement des victimes, et ce suspect se serait même spontanément présenté comme témoin à l’époque, pour deux meurtres commis à Mulhouse, affirme Le quotidien « l’Alsace ».
L’une de ces affaires a entraîné la condamnation, en 1999, de Slim FEZZANI, 43 ans.
Au moment des faits, l’homme était l’amant de Nicolas PANARD. Et plusieurs éléments laissent à penser qu’il n’aurait pas agi seul. Il a été extrait de prison le 28/11/2007 et est lui aussi placé en garde à vue à Montbéliard.
Depuis le début de son interrogatoire, Nicolas PANARD nie les meurtres. Les premiers résultats de comparaison ADN se sont d’ailleurs révélés négatifs.
Son ancien amant, Slim FEZZANI placé lui aussi en garde à vue, clame également son innocence. Ombre au tableau concernant ce dernier : Il a été condamné en 1999 pour le meurtre d’un agent d’assurances homosexuel (Henri Figenwald) à Riedisheim (Haut-Rhin), une peine qu’il purge à l’heure actuelle à la centrale de Poissy d’où il a été extrait pour être entendu.

Ses avocats se sont étonnés de la faiblesse des charges retenues contre leur client qui avait été placé sur écoutes depuis plus d'un an, selon l'un d'eux.
"Nous sommes tombés des nues en constatant qu'il n'y avait aucun élément tangible, matériel ou scientifique ni aucun témoignage pour dire que Nicolas Panard est impliqué", s'est étonnée Me Nelly Rouzet.
Pour eux, la prochaine étape devrait être le dépôt d’une requête en annulation de la mise en examen de leur client.
Abandonné par ses parents, élevé dans une famille d’accueil en Alsace, Panard a connu la maison de correction et la prison pour des vols.