
Nom Edmund KEMPER
Surnom L'ogre de Santa Cruz
Né le :18 Décembre 1948
Mort le :encore en vie
Tueur en série Américain
PREAMBULE
Détenu à vie et jugé responsable de 8 meurtres dont celui de sa mère Clarnell Strandberg-Kemper ainsi qu'une amie présente ce jour là au domicile de sa mère. Il tua 6 jeunes auto-stoppeuses étudiantes Il les amenait en voiture dans des coins éloignés puis les étranglait avant de ramener leurs têtes en guise de trophées
Vie d'Edmund Kemper
Ed Kemper, de son vrai nom Edmund Emil Kemper III, naît à Bubank, en Californie, le 18 décembre 1948. Il a deux sœurs . L'aînée Susan, et la cadette Allyn. Ses parents se séparent en 1957 (Edmund avait 9 ans). Edmund Jr accusant Clarnell d'être alcoolique.
Dominatrice et caractérielle, celle-ci se mit à rabaisser constamment son fils. Selon les dires de Kemper, elle le traitait comme "la troisième fille" et lui répétait que son père était "un salaud". Ses sœurs n'étaient pas très gentilles avec lui et la plus grande, Susan, le frappait.
Leur maison du Montana n'était pas très grande et sa mère l'envoya vivre à la cave, car elle considérait que partager une chambre avec ses sœurs, Susan et Allyn, serait inconvenant. Kemper était terrifié par cette grande cave sombre sans fenêtre où résonnaient les bruits étranges de la tuyauterie. Il ne comprenait pas cette "punition" et sa mère le traitait de "poule mouillée". Il avait l'impression de vivre "en enfer", affrontant "les démons et les fantômes", alors que les trois femmes de la maison dormaient tranquillement dans leurs chambres.
Le couple divorça officiellement en 1961 (Kemper avait 13 ans) et, à peine deux mois plus tard, la mère de Kemper épousa un plombier de 45 ans, Norman Turnquist, qui avait déjà un fils de 2 ans plus âgé qu'Edmund.
Turnquist, tenta d'amadouer le grand adolescent solitaire, sans résultat. Kemper décida même de le tuer pour voler sa voiture et aller voir son père en Californie. Il préféra finalement fuguer. Le couple divorça dès 1963.
Le père de Kemper se remaria lui aussi avec une femme qui avait un fils de l'âge de Kemper.
À l'automne 1963, Clarnell, devant l'insistance de son fils, accepta qu'il rende visite à son père et sa belle-mère, à Los Angeles. Au départ, tout se passa très bien et Edmund fut fou de joie, car son père l'inscrivit au collège du quartier. Mais là non plus, il ne parvint pas à se faire d'amis : il était austère, ingérable et sinistre.
La réaction du couple fut la même que celle de Clarnell : l'étrangeté de l'adolescent était menaçante et provoquait un malaise. Avec une exaspération mêlée d'inquiétude, son père décida de ne pas le garder avec eux. Il invoqua des difficultés financières et, à la grande satisfaction de son ex-épouse, il renvoya Edmund dans le Montana. Ce dernier était de nouveau rejeté, mais cette fois par la personne qu'il aimait et idolâtrait le plus. C'est ainsi qu'il fut envoyé à Noël 1963, chez ses grands parents paternels. Maude et Edmund Kemper Senior, dans une grande ferme située à North Fork, un village rural en Californie.
Ed Kemper fut consterné d'être "abandonné" à la ferme avec ses grands-parents car, pour lui, sa grand-mère était une copie conforme de sa mère... en pire. Ed Kemper trouvait que sa grand-mère le harcelait et que son grand-père était ennuyant. Tout comme Clarnell, Maude Kemper trouvait toujours quelque chose à lui reprocher et ne manquait pas une occasion de lui rappeler qu'il coûtait cher à entretenir. Son ressentiment ne fit que grandir, jour après jour.
Le 27 août 1964, Edmund s'assit avec sa grand-mère à la table de la cuisine pour l'aider à corriger un livre pour enfants qu'elle était en train d'écrire. Relevant les yeux, elle remarqua que Edmund la dévisageait étrangement, agressivement, comme il l'avait déjà fait auparavant. Déconcertée et furieuse, elle lui demanda d'arrêter immédiatement. Malgré sa colère, Ed Kemper se leva sans répondre, alla chercher son fusil et siffla son chien, ajoutant qu'il allait tuer quelques taupes. Sa grand-mère lui répéta pour la énième fois de ne pas tirer sur les oiseaux, puis reporta son attention sur son livre.
Edmund Kemper fit demi-tour silencieusement, rageur, et l'observa sur le pas de la porte. Elle lui tournait le dos. Il leva son fusil, visa la tête et tira. Elle s'effondra sur la table. Il tira encore deux fois, la touchant dans le dos. Il retourna à l'intérieur de la maison, et, pour éviter que le sang ne coule partout dans la cuisine, il enveloppa sa tête dans une serviette. Soulagé, détendu, il traîna le corps jusqu'à sa chambre, où il le déposa sur son lit...
Quelques minutes plus tard, son grand-père revint à la ferme après avoir été faire les courses. Réalisant soudain la portée de son acte, pris de panique, Ed Kemper ressortit. Alors que son grand-père commençait à vider le coffre, Edmund lui tira dans la nuque. Il traîna le corps à l'intérieur du garage et referma la porte.
Edmund Kemper se retrouva désemparé et angoissé, non seulement à cause des meurtres, mais aussi parce qu'il savait qu'il allait être arrêté. Ses grands-parents n'étaient pas du genre à partir longtemps ni soudainement en vacances, et même s'il cachait leurs corps, leurs amis et la famille se poseraient immédiatement des questions. Désemparé, il appela sa mère dans le Montana, qui lui conseilla de contacter le shérif.
Il fut arrêté et interrogé, et avoua rapidement les deux meurtres. Il expliqua qu'il avait souvent imaginé tuer sa grand-mère : "Je voulais juste voir ce que ça ferait de tuer grand-maman". Le 6 décembre 1964, le juge le fit interner à l'hôpital d'état d'Atascadero pour les malades mentaux adultes. Edmund Kemper n'avait pas encore 16 ans mais il n'existait aucun établissement psychiatrique pour adolescents dans le genre d'Atascadero.
Libéré à 21 ans sur décision favorable de psychiatres, ce géant de 2M10 réussit à tenir ses démons en cage pour un moment, Il commença par s'inscrire dans un centre universitaire près d'Atascadero, toujours sous la surveillance de la California Youth Authority. Celle-ci suivit d'abord les recommandations des psychiatres d'Atascadero et le plaça dans une maison en liberté surveillée, où Kemper devait rentrer tous les soirs, en le tenant éloigné de sa mère. Kemper obtint de très bons résultats et se comporta très convenablement. Après trois mois à ce régime, il fut placé en liberté conditionnelle pour 18 autres mois.
Toutefois, un élément fondamental allait faire s'effondrer le bel édifice. La California Youth Authority avait pensé confier Kemper à la garde de son père, mais celui avait disparu et personne ne parvint à le joindre. Kemper fut donc envoyé chez sa mère, malgré les recommandations express de l'équipe d'Atascadero...
Sa mère s'était remariée et avait de nouveau divorcé durant son absence, et se nommait désormais Clarnell Strandberg. Elle avait déménagé à Aptos, près de Santa Cruz, pour se rapprocher de sa fille cadette, Allyn. Les disputes recommencèrent de plus belle entre la mère et le fils.
Ed Kemper dont le rêve de devenir policier s'écroula à cause de sa taille et de son poids, occupa plusieurs emplois d'ouvrier et obtint finalement un travail dans la Division des Autoroutes californiennes, ce qui lui permit de quitter sa mère et de déménager dans un appartement à Alameda (en face de San Francisco, de l'autre côté de la baie), qu'il partagea avec un ami. Mais sa mère continua pourtant de l'appeler au téléphone, uniquement pour le critiquer.
Ses victimes
27.08.1964 (il a 14 ans) | Maud KEMPER (sa grand mère) | Assassinée de trois balles de fusil .22 long rifle |
27.08.1964 (il a 14 ans) | Edmund Kemper Sr. (son grand père) | Assassiné d’une balle dans la nuque, de .22 long rifle |
07.05.1972 | Mary Ann Pesce (18 ans) | Etranglée, poignardée et égorgée. Son corps fut découvert en août 1972. |
07.05.1972 | Anita Luchese (18 ans) | Poignardée à mort. Son corps ne fut jamais retrouvé |
14.09.1972 | Aiko Koo (15 ans) | Étouffée et étranglée. Son corps fut découvert le 17 mai 1973 |
08.01.1973 | Cindy Schall (18 ans) | Abattue d’une balle dans la tête. Son corps fut découvert le lendemain |
05.02.1973 | Rosalind Thorpe (23 ans) | Abattue d’une balle dans la tête. Son corps fut découvert le 14 février 1973 |
xx.02.1973 | Alice Liu (21 ans) | Abattue de plusieurs balles dans la tête.Son corps fut découvert le 14 février 1973 |
21.04.1973 | Clarnell Strandberg - Kemper | La tête fracassée, égorgée. Son corps fut découvert le 23 avril 1973. lui coupe la tête, qu’il pose sur une étagère. Lorsque Kemper a tué sa mère, il a découpé son larynx (organe de la voix) pour le jeter dans le vide-ordure...(sa mère lui hurlait dessus tout le temps). |
21.04.1973 | Sara Hallett (amie mère de Kemper) | Étranglée. Son corps fut découvert le 23 avril 1973. |
Mode opératoire
Kemper a minutieusement préparé ses meurtres durant des mois. Non seulement il s'est équipé (armes à feu, couteaux) et a modifié sa voiture dans ce but (en bloquant la porte du côté passager), mais il a également appris à se comporter de manière à ce que les étudiantes montent dans sa voiture sans crainte. À force de conduire des dizaines de jeunes femmes sur les autoroutes du comté de Santa Cruz, il a appris les comportements à éviter, les mots à prononcer pour les mettre en confiance.
Lorsqu'il a tué ses deux premières victimes, Mary Ann Pesce et Anita Luchese, il a voulu les étrangler et les poignarder : les tueurs en série aiment être proches de leurs victimes lorsqu'ils les tuent. Mais lorsque les deux étudiantes ne sont pas tombées, raides mortes, "comme dans les films", Kemper a été désemparé, s'est affolé et les poignardées à de nombreuses reprises, ne comprenant pas pour quoi "elles ne voulaient pas mourir".
Il a étouffé Aiko Koo, avec la même surprise angoissée de ne pas la voir mourir immédiatement.
Il ramenait toujours ses victimes chez lui pour les violer. Au départ, il a démembré ses victimes, non seulement "par curiosité" et pour que les corps soient plus difficiles à identifier, mais aussi parce qu'il s'est livré au cannibalisme. Il possédait un stock de Polaroïds de ses victimes dépecées, qu'il regardait souvent, en fantasmant.
Il a parcouru des centaines de kilomètres pour abandonner les morceaux de corps ou les corps dans des endroits différents, dans des comtés différents. Mais, à mesure qu'il tuait, Kemper a commencé à prendre plus de risques et à faire nettement moins attention : il n'a plus démembré ses victimes, il a pris en stop Cindy Schall directement sur le campus de Santa Cruz et, finalement, il a tué Rosalind Thorpe et Alice Liu directement dans sa voiture, sans même arrêter de conduire.
Enquête et condamnation
Après le meurtre de sa mère, il se livra de lui-même à la police le 23 avril 1973 après 30 heures de conduite intensives sur les routes du Colorado. Selon le Dr Donald Lunde, expert psychiatre, sa mère assassinée, il ne ressent plus le besoin de tuer à nouveau" : Le 8 novembre 1978, Kemper fut condamné à la perpétuité.
Le final
Aujourd'hui, Kemper est toujours emprisonné à la prison de Vacaville (Californie) et participe volontiers à des entretiens (notamment avec le spécialiste français Stéphane Bourgoin) permettant de mieux comprendre le comportement des tueurs en série.
Le Plus
Ed Kemper est un cas un peu à part. Ce fut le tout premier tueur en série à avoir été interrogé par les agents spéciaux du FBI John Douglas et Robert Ressler dans le but d'élaborer une nouvelle stratégie d'enquête pour mieux attraper les serial killers dans le futur. Grâce aux entretiens menés avec Ed Kemper, ces agents ont pu convaincre leurs supérieurs de mettre sur pied un programme révolutionnaire d'entretiens avec 36 serial killers et criminels sexuels.
Le Psychologique
Lorsque Kemper déclare : 'Je voulais faire du mal à ma mère', il touche du doigt la clé du problème. Kemper assassine des femmes qu'il associe à sa mère. Celle-ci travaillait à l'université, il choisit donc des étudiantes.
Citations
"Cela m'a toujours étonné qu'elles aient continué à faire de l'auto-stop, même après la découverte des premiers corps. Elles me narguent du fait qu'elles s'octroient le droit d'agir comme bon leur semble. Cela me démontre que la société est aussi tordue que je le pense. C'est quelque chose qui me dérange : elles se sentent en sécurité dans une société où moi je ne le suis pas" :
Lors d'un interrogatoire, il explique ses gestes « Vers la fin, je devenais de plus en plus malade, assoiffé de sang, et pourtant ces flots de sang m'emmerdent. Ce n'est pas quelque chose que j'ai envie de voir. Ce que je désire ardemment, par contre, c'est assister à la mort, et savourer le triomphe que j'y associe, mon propre triomphe sur la mort des autres. C'est comme une drogue, qui me pousse à en vouloir toujours plus. Je veux triompher de la mort. Je veux triompher de ma victime. Vaincre la mort. Elles sont mortes et moi, je suis vivant. C'est une victoire personnelle. »