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30 août 2008 6 30 /08 /août /2008 10:55


Nom Jürgen Bartsch
Surnom
Né le :06 Novembre 1946 à Essen
Mort le :28 avril 1976 à Eickelborn
Tueur en série Allemand




PREAMBULE


Assassin juvénile de 4 enfants qu'il aura démembré.


Vie familiale de Jürgen Bartsch


Karlheinz Sadrozinski est né en 1946 en tant qu'enfant illégitime à Essen. Sa mère est morte de la tuberculose juste après sa naissance, et il a passé les premiers mois de sa vie entretenu par des infirmières, jusqu'à ce qu'à 11 mois il ait été adopté par un boucher et son épouse. Dès lors il s'est appelé Jürgen Bartsch.

La mère adoptive de Bartsch, qui souffrait de désordre obsessionnel, était maniaque sur la propreté. Il n'a pas été autorisé à jouer avec d'autres enfants, de peur qu'il soit revenu sale. Ceci a même continué quand il été adulte ; sa mère l'a personnellement baigné jusqu'à ses 19 ans.

À l'âge de 10 ans, Bartsch est entré à l'école. Puisque, selon ses parents, ce n'était pas suffisamment strict, il a été déplacé dans un internat catholique, où, quand il a était coincé au lit avec de la fièvre, il a été molesté par le chef de chœur, Pater Pütz.


Ses victimes

Bartsch a commencé à tuer pendant l'adolescence.

Il a persuadé toutes ses victimes de l'accompagner dans un abri abandonné de raid aérien, où il les a forcées à se déshabiller et les a agressé sexuellement.

Il a démembré ses quatre premières victimes.

La cinquième victime, 11 ans, Peter Freese, s'est échappé après avoir brûlé ses cordes avec une bougie que Bartsch avait laissé se consumer après être sorti de l'abri.


Enquête et condamnation

Bartsch a été arrêté en 1966.

Lors de l'arrestation, Bartsch a ouvertement avoué ses crimes. Il a été condamné à perpétuité le 15 décembre 1967, par le tribunal régional de Wuppertal Au début, la sentence a été confirmée à l'appel.

Cependant, en 1971, la Cour de Justice fédérale d'Allemagne, a renvoyé le cas Bartsch pour un nouvel examen judiciaire de son dossier. la sentence a été ramenée alors à 10 ans de détention juvénile et à un placement de Bartsch sous soins psychiatriques à Eickelborn.


Le final

Il se maria avec Gisela Deike, son infirmière en soins psychiatriques en 1974.
Les psychiatres ont proposé divers concepts de thérapie : psychothérapie, castration et même psychochirurgie. Bartsch a, au début, refusé n'importe laquelle de ces chirurgie mais était finalement d'accord sur la castration volontaire en 1976 afin d'éviter l'incarcération à vie dans un hôpital.

Les médecins de l'hôpital d'État d'Eickelborn ont choisi une méthodologie de castration qui a accidentellement eu comme conséquence la mort de Bartsch.

Une autopsie et une recherche officielles ont déterminé que Bartsch avait été enivré avec un surdosage de Halothane (facteur 10) par une infirmière insuffisamment qualifiée.


Film

Le film Ein Leben lang kurze Hosen tragen de 2002(sorti aux États-Unis en 2004, sous le titre de The Child I Never Was) dépeint la vie et les crimes de Bartsch.

Livre : Analyse Alice Miller ("C'est pour ton bien", Aubier ed.)

Dans ce livre, Alice Miller analyse l'incidence d'une maltraitance éducative sur enfants et le déclenchement d'une activité criminelle. Elle analyse les cas de 3 personnages sans point commun dans leur criminalité (Christian F. 13 ans prostituée, Adolf Hitler et Jurgen Bartsch.

Tous les trois ont été maltraités et humiliés, tous les trois ont été contraints à l'obéissance, tous les trois ont dû refouler leur haine et leur révolte jusqu'au jour où ils ont pu se venger.

Mais au lieu de s'en prendre à ses parents, Jürgen Bartsch s'en est pris à des enfants représentant celui qu'il avait été.

Voici l'analyse d'Alice Miller reproduite comme telle.

"Le 6 novembre 1946, Karl-Heinz Sadrozinski, le futur Jürgen Bartsch, fils naturel d'une veuve de guerre et d'un travailleur saisonnier hollandais, fut abandonné par sa mère à l'hôpital qu'elle quitta subrepticement avant la date prévue.

"Quelque mois plus tard, Gertrud Bartsch, femme d'un riche boucher d'Essen, fut hospitalisée dans le même établissement pour y subir un"opération totale". Elle décida avec son mari de prendre l'enfant chez elle, malgré les réticences des responsables des adoptions aux services de l'enfance, réticences si fortes que la véritable adoption ne se fit que sept ans plus tard.

"Les nouveaux parents étaient très sévères, et isolèrent complètement leur fils adoptif des autres enfants sous prétexte qu'il ne devait pas apprendre qu'il avait été adopté.

"Lorsque le père acheta une seconde boucherie (afin que Jürgen eut le plus tôt possible son propre magasin) et que Madame Bartsch dut la prendre en charge, ce fut d'abord la grand mère, puis toute un série de bonnes, qui s'occupèrent de l'enfant.

A l'âge de dix ans, Jürgen Bartsch fut placé dans une institution d'enfants de Rheinbach qui comptait une vingtaine de pensionnaires. De cette atmosphère relativement agréable, l'enfant passa à douze ans dans un établissement catholique où trois cents enfants, parmi lesquels un certain nombre de cas déjà considérés comme difficiles, étaient soumis à la discipline militaire la plus rigoureuse.

Jürgen Bartsch a tué de 1962 à 1966, quatre petits garçons, et il estime lui-même qu'il a fait dans la même période plus d'une centaine de tentatives qui n'ont pas abouti. Chaque meurtre présentait de légères variantes, mais correspondait en gros au même schéma, il tuait l'enfant en l'étranglant ou en l'assommant, coupait le corps en morceaux et enterrait les restes.

Dans les récits extrêmement détaillés que Jürgen Bartsch fit lui-même au cours de l'instruction et du procès, il soulignait qu'il atteignait le comble de l'excitation sexuel en découpant le corps.

Lors de son quatrième et dernier meurtre, il réussit ce qui lui était toujours apparu comme l'objectif suprême : ayant attaché sa victime à un poteau, il découpa l'enfant qui hurlait sans l'avoir préalablement tué.

Alice Miller souligne qu'à l'époque, on s'était étonné qu'un adolescent aimable, intelligent, élevé dans une famille bourgeoise classique, ait commis des crimes aussi horribles. Beaucoup de gens pouvaient se dire : nous n'avons pas été élevés autrement, et si l'éducation jouait un rôle dans cette affaire, nous devrions tous devenir criminels... Il fallait donc que cet enfant fût"né anormal", on ne voyait pas d'autre explication.
Nous avons donc une fois de plus, comme dans le cas d'Adolf Hitler, le tableau de parents corrects et inoffensifs à qui, pour d'incompréhensibles raisons, le Bon Dieu ou le diable ont envoyé un monstre dans leur berceau".

Même si on ne"croit"pas à la théorie d'Alice Miller, il est difficile de ne pas frémir en découvrant les péripéties dramatiques de l'enfance de Jürgen Bartsch (décrites de façon détaillée par l'écrivain Paul Moor, qui lui a consacré un livre), et de ne pas admettre l'évidence du lien entre l'éducation et les crimes.
Le bébé abandonné commence par passer onze mois dans la crèche de la maternité. Madame BART SCH a payé spécialement pour qu'on l'y garde, en attendant que son origine douteuse (mère morte de tuberculose peu après la naissance, père inconnu) soit éclaircie.

"Je me souviens encore des yeux rayonnants qu'avait cet enfant, a déclaré une puéricultrice à Paul Moor. Il avait commencé à sourire très tôt, il suivait du regard, levait la tête, tout cela très tôt. Il n'avait aucune difficulté alimentaire. C'était un enfant parfaitement normal, épanoui agréable."Résultat de sa précocité et des méthodes alors en vigueur, l'enfant était déjà propre à onze mois.

"Tous ceux qui connaissent assez bien Madame Bartsch, écrit Paul Moor, savent que c'est une"obsédée de propreté". Peu après la sortie de l'hôpital, l'enfant régressa par rapport à son anormale précocité et redevint sale. Madame Bartsch en était dégoûtée.

"Les amis et connaissances des Bartsch virent bien que le bébé avait toujours des traces de blessures. Madame Batsch avait toujours de nouvelles explications pour ces bleus, mais elles n'étaient guère convaincantes. Au moins une fois au cours de cette période, le père, éprouvé, confessa à un ami qu'il songeait au divorce :"Elle bat le petit d'une telle façon que je ne peux tout simplement plus le supporter".

Plus tard, Jürgen subit une épreuve terrible : sa mère refuse qu'il fréquente d'autres enfants."Jusqu'à l'entrée à l'école, raconte-t-il a Paul Moor, je suis presque toujours resté enfermé dans la vieille prison avec les fenêtres à barreaux et la lumière artificielle toute la journée.

Interdiction de sortir autrement qu'en donnant la main à ma grand mère. Interdiction de jouer avec les autres enfants. Six années durant. J'aurais risqué de me salir ; en plus :"un tel et un tel ne sont pas les gens qu'il te faut !". On reste donc docilement à la maison, mais là, on gêne, et on vous bouscule d'un coin à un autre, on reçoit des coups alors qu'on ne les mérite pas et on n'en reçoit pas lorsqu'on en mériterait.
"Papa et maman n'ont pas le temps. Papa, on en a peur, parce qu'il se met tout de suite à crier, et maman, elle était déjà complètement hystérique (...) Lorsque ma mère revenait comme un dragon de la boutique en balayant tout sur son passage, si je me trouvais sur son chemin, vlim, vlam, je prenais une paire de claques. Uniquement parce que j'étais sur son passage. Quelques minutes après j'étais de nouveau le gentil petit garçon qu'il fallait prendre dans ses bras et embrasser. Alors elles s'étonnaient que je m'en défende et que j'aie peur. Tout petit déjà, j'avais peur de cette femme.

"J'ai pris pas mal de coups. Elle a cassé des porte-manteaux sur mon dos, quand par exemple je ne faisais pas bien mes devoirs ou pas assez vite (...). Je ne pleurais pas, j'aurais trouvé ça"lâche", je ne laissais rien paraître".

Alice Miller remarque qu'il réprime sa souffrance parce qu'il n'a personne qui puisse la comprendre. Adulte, il séquestrera des petits garçons dans un bunker, reproduisant sa propre séquestration. Sa mère adoptive était tout de même un peu plus étrange que la moyenne des mères, même adoptives. Elle le menace constamment de le renvoyer à l'Assistance publique. Elle finit par lui lancer un grand couteau de boucher, qu'il évite de justesse ; lui même a déjà assassiné trois enfants. Par ailleurs, elle le lave entièrement dans son bain jusqu'à l'âge de dix neuf ans.

Mais ce que les parents de Jürgen Bartsch ont peut être fait de pire, c'est de l'envoyer dans le pensionnat catholique de Marienhausen, où la"pédagogie noire"se teinte de reflets nettement concentrationnaires.
Marienhausen était l'enfer, raconte Jürgen Bartsch à Paul Moor. Je me souviens des coups distribués en permanence par ces hommes en soutane, que ce soit pendant les heures de classe, à la chorale, et même, ça ne les gênait pas, à l'église. Les punitions complètement sadiques (rester debout en pyjama, tous en rond dans la cour, jusqu'à ce que le premier s'effondre), le travail par grosse chaleur dans les champs-en théorie interdit pour des enfants (retourner le foin, ramasser les pommes de terre, les betteraves, et les coups de bâton pour ceux qui allaient trop lentement) le silence complètement antinaturel à table...

"Lorsque Papu (le directeur) voulait arriver à savoir quelque chose, qui avait fait telle ou telle chose, il nous faisait faire le tour de la cour en courant sans arrêt, jusqu'à ce que les premiers suffoquent et s'effondrent.
"Il parlait souvent (plus que souvent) dans tous les détails des horribles pratiques d'extermination des juifs sous le troisième Reich, il nous en montrait des photographies. Et on avait l'impression qu'il en parlait sans déplaisir.

"A la chorale, papu aimait à frapper au hasard, le premier qu'il attrapait, et il en avait l'écume aux lèvres. Souvent il cassait le bâton sur le dos de celui qu'il frappait, et là aussi il avait cette fureur incompréhensible et l'écume aux coins de la bouche (...)

"Papu a dit : Si jamais nous en attrapons deux ensemble... Et quand c'est arrivé, il y eu d'abord la volée de coups habituelle, simplement encore pire qu'à l'habitude, et ce n'est pas peu dire. Ensuite, évidemment, le lendemain, le renvoi. Mon Dieu, en fait on avait moins peur de ce renvoi que des coups. Et enfin les discours habituels à ce sujet, comment on reconnaissait les garçons de cette espèce, etc.... du genre : un garçon qui a les mains moites est homosexuel et fait des cochonneries est déjà un criminel. On nous disait que ces saletés criminelles viennent immédiatement après le meurtre, même très exactement en ces termes : immédiatement après le meurtre.

"Papu en parlait presque tous les jours, et il ne fallait pas croire que la tentation ne pût pas l'atteindre lui aussi. Il disait que c'était en soi quelque chose de naturel que, pour reprendre sa propre expression,"la sève montait"...J'ai toujours trouvé cette expression épouvantable... Mais il n'avait jamais succombé à Satan, et il en était fier".

Pourtant, Papu fait des avances à Jürgen Bartsch, l'invite même dans son lit. Comment l'enfant peut-il confier ses angoisses ?

"Les contacts personnels, les amitiés étaient interdite. Qu'un élève joue trop souvent avec l'un de ses camarades, c'était interdit. Ils considéraient que toute amitié en tant que telle était suspecte, parce qu'ils pensaient que si on se faisait un ami, on lui mettrait forcément la main à la braguette.

La brutalité de Marienhausen est telle que Jürgen Bartsch finit par s'enfuir. Il sait que s'il rentre chez lui, ses parents le renverront au pensionnat ; il s'approche de sa maison et se cache dans une forêt du voisinage, où quelqu'un l'aperçoit et prévient sa mère. Elle téléphone aussitôt à Marienhausen pour qu'on le reprenne.

Dans son analyse détaillée du cas Jürgen Bartsch, Alice Miller démontre clairement que les sévices qu'il infligeait à ses victimes n'avaient pas grande chose à voir avec un"instinct sexuel"incontrôlé. Il voulait humilier comme il avait lui-même été humilié par sa mère et par les prêtes de pensionnat, enfermer, rendre l'autre totalement dépendant de lui-même, et enfin inspirer à l'opinion publique un dégoût comparable à celui qu'avait ressenti sa mère découvrant que le bébé qu'elle venait d'adopter n'était pas propre.

Voici un exemple sinistre de la façon dont Papu humiliait un élève :

"Papu décida qu'on allait le"pendre". Ce devait être un jeu ; très amusant. Mais Herbert (l'enfant le plus petit de la classe, souffre-douleur des professeurs) n'en savait rien car personne ne lui avait dit. On le traîna au fond de la forêt, on le ficela, on le bâillonna, on le mit dans un sac de couchage et on le laissa là. Il y resta jusqu'à minuit. Ce qu'il a dû ressentir, je ne saurais le dire. Après minuit, il eut droit aux moqueries et aux gros rires ; c'était un jeu, très amusant".

Alice Miller montre que non seulement Jürgen Bartsch ne souffrait pas d'instinct sexuel incontrôlé, mais que c'est justement parce qu'il contrôlait trop bien ses instincts qu'il avait accepté sagement d'être enfermé dans une cave pendant six ans, d'être battu sans raison en arrivant à ne pas pleurer, de rester pendant des années chez les pères sadiques de Marienhaussen.

Mais la psychiatrie institutionnelle allemande émit un autre jugement que celui d'Alice Miller : elle décida qu'une opération de castration aiderait Jürgen Bartsch à dominer ses prétendus instincts. Il mourut des suites de l'opération, en 1976

Nous sommes en présence d'une extrême destructivité. Chez Jürgen Bartsch elle est dirigée contre les petits garçons en qui il cherche toujours à s'anéantir lui-même tout en détruisant la vie d'autres enfants.

Cette destructivité m'apparaît comme la décharge de la haine accumulée et refoulée dans l'enfance et comme son transfert sur un autre objet ou au soi.

Analyse commune des 3 personnages cités supra :

Les trois sujets en question ont été maltraités et profondément humiliés dans leur enfance, et de façon continue. Ils ont vécu dès leur plus jeune âge dans un climat de cruauté et ils y ont grandi.

La réaction saine et normale à ce type de traitement serait, chez un enfant, sain et normal, une fureur de forte intensité. Mais dans le système d'éducation autoritaire de ces trois familles, cette réaction était la plus sévèrement réprimée.

De toute leur enfance et de toute leur jeunesse, ces êtres n'ont jamais eu une personne adulte à qui ils auraient pu confier leurs sentiments et plus particulièrement leurs sentiments de haine.

Chez ces trois personnes, il y avait le même besoin pulsionnel de communiquer au monde l'expérience de la souffrance endurée, de s'exprimer. Les trois ont d'ailleurs un certain don de l'expression verbale.

Etant donné que la voie d'une communication verbale simple et sans risque leur était interdite, ils ne pouvaient communiquer leur expérience au monde que sous la forme de mises en scène inconscientes.

Toutes ces mises en scène suscitent dans le monde extérieur un sentiment d'horreur et de répulsion, qui ne s'éveille qu'au dernier acte du drame et non pas à la nouvelle des mauvais traitements infligés à un enfant.

Ces trois êtres n'ont connu de tendresse qu'en tant qu'objets, en tant que propriété de leurs parents, jamais pour ce qu'ils étaient. C'est le besoin de tendresse, associé à l'émergence de pulsions destructrices de l'enfance, qui les conduit au moment de la puberté et de l'adolescence à ces mises en scène dramatiques.

"Les trois cas que nous avons présentés ne sont pas seulement des individus mais aussi des représentants de groupes caractéristiques. On parvient mieux à comprendre ces groupes (toxicomanes, délinquants ; suicidaires, terroristes et même un certain type d'hommes politiques), si l'on essaie de retracer l'histoire d'un cas individuel depuis le drame caché de son enfance. Toutes les mises en scène de ces êtres hurlent en fait avec des variantes diverses, leur besoin de compréhension, mais elles le font sous une forme telle qu'elles suscitent toutes les réactions dans l'opinion publique sauf la compréhension".

 

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